s. m. Le sens qui est ordonné par la nature pour discerner les saveurs. Les gousts sont differents, les uns ayment le doux, les autres le salé. On dispute sur l'organe du goust, s'il reside sur la langue, ou au palais de la bouche.

On appelle un goust depravé, celuy qui est contraire au goust ordinaire des autres hommes, tel que celuy des femmes grosses.

GOUST, signifie aussi, l'appetit, l'envie qu'on a de boire & de manger. Quand un malade commence à entrer en goust, c'est bon signe.

GOUST, signifie aussi, la qualité de la chose qu'on gouste. Les sauces de trop haut goust sont nuisibles à la santé. ce vin sent un goust de terroir, un goust de fust.

GOUST, se dit figurément en Morale des jugements de l'esprit. Les manieres de cet homme-là sont au goust de tout le monde. cet esprit a le goust fin. Mr. Blondel a fait un Traitté du bon goust dans son livre d'Architecture.

GOUST, se dit aussi des bastiments, des statuës, des tableaux. Le goust des Grecs a esté le meilleur pour les bastiments. les uns ont le goust des tableaux de Poussin, les autres de Rubens. le bon goust consiste à se former une idée des choses la plus parfaite qu'on peut, & à la suivre. On confond quelquefois ce mot avec maniere ; & l'on dit, Voilà un ouvrage de grande maniere, pour dire de grand goust.

GOUST, se dit aussi pour marquer qu'un homme n'aime point quelque chose Il n'a point de goust pour les Vers, pour la Musique, il n'en est point touché, ou il ne s'y connoist point. On dit de même, Il n'a point de goust pour le mariage, pour la guerre.

On dit proverbialement, qu'il ne faut point disputer des gousts, pour dire, qu'ils changent selon les diverses inclinations. On dit d'un homme, qu'il a perdu le goust du pain, pour dire, qu'il est mort. On dit d'une chose trop chere, que le coust en fait perdre le goust.